
Certaines rencontres, avec des lieux, des objets ou des situations sont parfois autant de clins d’œil symboliques. Sans aller penser qu’il s’agisse de synchronicité, nous pouvons y voir comme un signe complice et révélateur. Ainsi en est-il de cette Marie ensoleillée, comme certains diraient auréolée de gloire. Voilà un des multiples féminin sacré dans toute sa lumière et cela provoque par ricochet toutes les facettes Femme d’un divin rayonnant. A force d’écho derrière cette statue mariale nous pouvons entrevoir la vision d’autres féminins. L’image qui me vient en premier est celle d’une Amaterasu japonaise, divin soleil, puis se décline. Belisama, la « très brillante » s’avance en compagnie de Brigid, ces Femmes lumineuses gardiennes d’un feu éternel, que l’on vénère à force de chandelles allumées, du feu créateur. Isis s’avance ornée de ses cornes entre lesquelles brille un disque solaire. Sol arrive de son nord natal tirée par son char. Iseult la blonde, termine le cortège. D’autres ombres s’inclinent venues du fond des temps, sans noms, sans terre, sans plus de souvenir mais à travers la clarté d’une Dame du ciel trouvent encore la force d’un souffle silencieux. Il n’est pas besoin alors de connaitre l’histoire, la sensation intime et secrète frissonne en notre âme à l’écoute. Il est là la soleil, dans un silence profond, dans un souffle qui passe, dans une lumineuse transe, douce et bienfaisante.
« Oui la femme est lumière, la Donna mobile de Rigoletto, c’est-à-dire changeante comme elle […] à celle du soleil, plus éclatante, ou pour tout résumer et aller au fond des choses, à celle de Dieu, car est-il lumière qui ne soit pas divine […]. Comme toute lumière, elle éclaire, elle permet de percer les obscurités des mystères, de voir ce qui est caché, elle peut donner la connaissance innée de la religion ou plus généralement, celle des lois du cosmos, de la volonté des dieux, de l’inconnu, de l’avenir […]. C’est en tant que mère et que lumière qu’elle protège, conseille, enseigne, montre le chemin, qu’elle peut arracher aux ténèbres, sauver, qu’elle peut donner naissance à la vie spirituelle, à la vie éternelle, comme elle donne naissance à la vie d’ici-bas. » *
* Jean Paul Roux, La Femme dans l’histoire et les mythes, Fayard, 2004, pp 324- 326 cité dans mon ouvrage La femme dans la société celte, Edition du Cygne p 86