Ce n’était pas ma première expérience de salon, de conférence, de table ronde et quand je suis arrivée à Ploemeur j’ai pensé que ce Salon « Autour des femmes » était bien rodé, orchestré, jusqu’à ce que j’apprenne que c’était le premier du genre que l’association « Femmes d’ici » de Ploemeur organisait. C’est alors que je suis restée perplexe. Il s’animait comme une danse, une danse facile à rejoindre, il suffisait de prendre la main de l’ensemble des organisatrices (et teurs !) et de leurs partenaires qui ne se contentaient pas d’être en marge. Quel plaisir de constater que des mairies savent encore s’impliquer pour des projets audacieux, nouveaux et un tantinet marginaux. Car si nous voyons fleurir tout un ensemble de manifestations sur « la » femme, se sont souvent à travers des structures privées (commerciales) à moins que l’orientation n’ait une claire vocation politique. Surprenant de voir que la mairie ne se contente pas d’être partenaire, que Claudie Le Bihan, adjointe au maire, soit présente sans faillir. Il y a de l’implication et de l’authenticité dans l’air (et nous a offert un beau livre de Ploemeur en peintures). Autre implication magistrale, celle de la librairie Quand les livres s’ouvrent, co organisateurs, avec leur ribambelle d’ouvrages tous plus intéressants les uns que les autres, même si et peut-être justement par ce qu’ils ne sont pas sur les devantures des grands marchands. Une vraie librairie en quelque sorte, avec passion et chemins de traverses. Sans omettre la joie de pouvoir rencontrer tous ces auteurs présents, avec qui échanger, dialoguer, partager. Et toutes ces petites abeilles, au collier bleu pour les reconnaître, qui s’activent et butinent à tous les postes, qui virevoltent …. Les femmes de Femmes d’ici » … Comment dire ? Tout cet ensemble déroulait un temps fort d’une manière en somme toute féminine, c’était sérieux et léger, profond et bon enfant. Dans ces conditions il était évident que toutes les activités se déroulent avec la même énergie bienveillante. Car enfin pour un intervenant quel confort psychique, quel plaisir d’évoluer dans ce cadre aux « petits oignons ». Du coup on donne le meilleur de soi – même, sans restriction et sans arrières – pensées.

Pour ma part, j’ai participé à deux tables rondes et j’ai fait une conférence le dimanche matin.

La première table ronde à laquelle je participais avait pour thème « l’union sacrée, masculin féminin » et j’avais le plaisir d’avoir pour partenaire Marie Pénélope Pérès et Eric Hésédiel. Pour commencer je n’aurai pu rêver mieux que ces échanges, ces partages de points de vue différents tout en étant convergeants, complices. Marlène Bourven, journaliste animatrice, sait mettre à l’aise, invite à la parole, ponctue avec intelligence, saupoudre avec humour, elle encadre avec dynamisme et encore, et toujours, cette bienveillance omniprésente.

Pour la deuxième de mes tables rondes, j’étais avec Véronique Cloitre et Muriel Mazet, femmes de passion, de force mais aussi de douceur et de joie. Il se tisse alors des fils, des liens, les regards se croisent, les mots s’expriment, se confirment, se contredisent avec respect. Il en ressort toujours un espace – temps qui ne peut nous laisser insensibles, qui ne peut vous laisser insensibles.

Temps des conférences, des femmes, des femmes, des femmes, mais aussi des hommes. Il faut oser venir et sans doute plus pour eux, et se mouvoir soudain parmi toutes ces filles. Ils sont alors particulièrement à l’écoute, prenant visiblement plaisir à naviguer, à tenter de comprendre, à cultiver la sérénité dans le partage, en quelque sorte à éveiller toujours plus leur Anima et mieux rencontrer l’autre : La femme.

Moi j’ai passé un merveilleux moment ! J’espère, je pense, je suis sûre que chaque visiteur aura puisé un petit quelque chose …

Il nous est si facile de critiquer, de dire les choses quand elles ne nous plaisent pas, il me semble important de savoir les dire, aussi, quand elles nous touchent, quand elles sont une réussite. C’est pourquoi je rédige ce petit billet, par gratitude et l’espoir que ces « femmes en action » feront de belles tâches de couleurs (comme sur les photos, les films, les mandalas, les maquillages, les couronnes de fleurs, les chants, les danses, les stands  etc. qui furent proposés) pour s’étendre encore « ici » ou « là – bas ».

Il me reste l’image de ce camélia en fleurs à l’orée de la porte, sur lequel, dans la photo, s’est glissé ce rayon de soleil. On ne saurait mieux dire que cette image …

Sylvie le 21 mars 2016