Trois façons de célébrer Beltaine
Le mythe d’Eros et de Psyché est un mythe majeur sur le plan archétypal du féminin et du masculin. Une histoire d’amour ou plus exactement de la relation amoureuse. La quête éperdue de Psyché pour modifier sa fonction animus, percevoir, discerner autrement. Le manque éprouvé par Eros, quittant enfin sa mère pour retrouver l’aimée. La lyse majestueuse, un hiérogamos parfaitement réussi. Une fille au nom de Volupté signifiant la reliance de l’âme et de la chair, du sentiment et de la chair. Un mythe qui nous guide dans les méandres souvent douloureux de l’amour pour en extraire toute la quintessence, retrouver le sens du sacré de la relation amoureuse, la beauté de l’âme, afin qu’Aphrodite n’éprouve plus cette colère terrible et puisse à travers nos expériences retrouver Sa place sur le théâtre de l’Olympe.
La jolie déesse fleurs, la jolie déesse chouette. Mais que se cache-t-il dans ce mythe qui lu avec une grille de lecture classique ne représente pas la perception du monde des anciens Celtes ? Un contexte bien douloureux, une femme fabriquée par des hommes, une tentative d’union sacrée avec un chasseur, un refoulement du féminin dans la sombre forêt de l’inconscient. Le mythe nous prévient et nous annonce ce qui arrive si nous ne respectons pas le féminin, si nous « violons » le féminin. Je vous invite à suivre cette saga et dans l’intégration qui en est possible, dans la prudence qu’il préconise, de venir danser avec Blodeuwedd, mais cette fois-ci la chouette sur les épaules.
La grande déesse Boann d’Irlande. Il suffit de changer de grille de lecture, de regarder au-delà de la couche des transcripteurs du Moyen Age pour découvrir un mythe exceptionnel. Nous y découvrons un féminin flamboyant qui fait le bon choix, choisi le Bon Père, se régénère à la source sacrée et qui dans une course folle crée la rivière Boyne. Un processus d’individuation magistral. Une figure à ne pas laisser passer, un mythe qui, délivré des couches du patriarcat, se révèle une fabuleuse saga du déploiement intérieur. Une leçon donnée par la tradition des Celtes, une vision majeure d’un féminin autonome et créateur, tel que nous pouvons le percevoir à travers les anciens textes et les anciennes lois de l’Irlande.